La maison de mots

La fabuleuse liberté de ma maison de mots, toutes portes ouvertes, où l'on me croit reclus et enfermé du monde, quand tout ailleurs, ou presque, m'opprime et ne me fait jouer qu'à des morceaux de moi. Je déambule, ici, d'une idée à une autre, d'une histoire à un rêve et je m'invente des vies que j'ai déjà vécues. A chacune des phrases, je tombe et me relève, comme en sorcellerie; je fais le tour de moi, j'écris, je lis et je ne suis qu'entier. J'apprends et chaque jour qui vient m'en devient jour de joie. Je peux dès lors parler et m'en aller aux autres, riche en lucidité sur les contours de moi, les limites du monde et de ses jeux de rôle qui ne me sont ensuite que des trousseaux de clefs. Parfois, puisque je sais, dire à quelqu'un je t'aime, le seul vrai qui me mène à un autre que moi, qui ne soit pas un lien et s'il le peut, m'y garder aussi libre. Ou bien rentrer chez moi.

©jeandiharsce
[extrait de Facebook]


La poésie au seuil de l'analyse

Rentrer chez soi : voilà une belle approche de définition de la poésie.

C'est très intéressant de suivre cette analyse d'un "poète". Il aspire à ce bien être chez soi, dans ce château dont on a fait le tour, dont on possède le trousseau de clés. Analyse-sauvegarde, analyse-sécurité qui permet de vivre en son domaine et d'avoir un commerce limité avec les autres, sur un mode d'autosatisfaction bien partagée.
Cela a son charme, fait beaucoup d'émules dans le petit monde des "poètes".
Je ne peux m'empêcher de le voir ensemble, ici-bas, avec le tout-monde... comme quoi, une poésie ne chasse pas l'autre. (un coup d’œil sur Edouard Glissant)


1 commentaire:

CHABRIERE RENÉ a dit…

très sensible et beau, effectivement proche du ressenti de celui qui écrit...